Vendredi, 2 octobre 2020

RÈGLES DE GESTION - TÉLÉTRAVAIL - MOBILITÉ

Bonjour à vous tous et toutes,

La semaine dernière, nous avons tenu un Comité exécutif provincial (CEP) particulier, en ce sens que 50 % des présidents(te) régionaux étaient sur place et l'autre 50 % étaient à distance. Nous l'avons tenu à l'hôtel de Mortagne, Boucherville, afin de nous éloigner du centre-ville de Montréal. Avec la montée fulgurante des cas de COVID-19, nous ignorons complètement si nous allons pouvoir tenir un autre exécutif en présentiel en 2020; alors, pour ceux et celles qui ont participé physiquement à celui-ci, et bien cela nous aura permis d'apprécier le fait de pouvoir se rencontrer en personne.

Lors de cet exécutif, plusieurs sujets ont été traités, débattus et votés. Nous travaillons actuellement à trouver une formule efficace pour vous partager, de manière sommaire, un compte rendu de cette rencontre. Toutefois, des points d'IMPORTANCE CAPITALE ont monopolisé l'attention du CEP et il s'agit de :
•    RÈGLES DE GESTION
•    TÉLÉTRAVAIL
•    MOBILITÉ


Bien que le CEP m'ait adressé la demande particulière d'avoir un message sur le seul point de la mobilité, en raison de la multiplication des demandes je me dois aussi de vous communiquer certaines autres préoccupations concernant une tendance qui semble vouloir s'installer dans l'approche que nous présente l'employeur face à certain dossier d'importance majeur.

Permettez-moi donc d'entamer ces deux points extrêmement importants avant de vous faire l'exposé sur les enjeux de la mobilité.

1-    UNE RÈGLE DE GESTION NE PEUT FAIRE FOI D'ENTENTE RECONNUE AVEC L'EMPLOYEUR

Depuis un moment, nous recevons de la part de certaines directions des propositions d'entente de travail, mais gérées à partir de règles de gestion plutôt que par le processus établi usuellement, soit celui de la négociation d'une lettre d'entente entre les parties.

Depuis toujours, la règle de gestion est un outil de gestion servant à encadrer, éclaircir ou préciser les modalités d'application d'un article de convention collective ou d'une lettre d'entente. Son contenu, son écriture ainsi que ses modifications sont sous juridiction UNIQUEMENT PATRONALE et ne peuvent, d'aucune manière légale que ce soit, être utilisés pour contourner la convention collective ou servir de base d'entente entre les partis advenant un litige d'application. Bien qu'une règle de gestion puisse paraître attrayante lors de son instauration, il n'en demeure pas moins que son contenu intégral, lui, ne peut survivre que le temps de la mise en place de celle-ci sans que nous ne puissions rien y faire !

Vos représentants syndicaux siégeant autour de la table du CEP, ainsi que vos conseillers SCFP, vous demandent donc une GRANDE VIGILANCE face à cette approche et de bien vouloir nous faire part de toute sollicitation en ce sens.


2-    TÉLÉTRAVAIL = ENCADREMENT PAR LETTRE D'ENTENTE

Maintenant que nous avons fait la lumière sur l'importance que vos conditions de travail soient établies selon les méthodes législatives reconnues, soit par convention collective et en complément par lettre d'entente particulière, alors, je vous ramène au contexte spécifique d'encadrement des enjeux concernant le TÉLÉTRAVAIL. Bien que l'employeur semble vouloir respecter les bases des conventions collectives en vigueur pour l'ensemble des regroupements syndicaux, il n'en demeure pas moins que ce même employeur refuse, pour le moment, de mettre en perspective l'établissement de lettres d'ententes évolutives qui nous permettrait de mettre sur papier les particularités inhérentes à l'application de certains articles de convention collective liés au télétravail. D'autres nouveaux principes d'application seront aussi instaurés avec cette nouvelle réalité dont vous les membres en serez les principaux utilisateurs, les personnes visées en cas de litiges mineurs ou majeurs.

Sans vous faire un exposé exhaustif des multiples effets d'application de simples règles de gestions, permettez-moi de vous sensibiliser à certains aspects potentiels de gestion du TÉLÉTRAVAIL pouvant faire l'objet d'écarts importants d'application parmi ceux et celles qui pourront être assujettis au TÉLÉTRAVAIL. À titre d'exemple :

-    Quel est votre lien professionnel avec votre gestionnaire ?
-    Comment sera appliquée la gestion des rappels au travail ?
-    Comment seront gérées vos situations de congés maladie ?
-    Votre portable fera-t-il l'objet de surveillance ?
-    Votre prestation de travail sera-t-elle évaluée avec justesse et reconnaissance ?
-    Votre emploi est-il admissible au TÉLÉTRAVAIL ou non ?
-    La pérennité de votre emploi sera-t-elle assurée ?
-    La mobilité versus le télétravail;
-    Etc.

Bref, la situation que tous vivez actuellement est une situation particulière, liée à la pandémie, et ne constitue pas tout à fait la réalité de télétravail à long terme. De ce fait, nous sommes bien conscients qu'il peut être compréhensible que beaucoup de paramètres demeurent inconnus; et en ce sens, notre approche auprès de l'employeur est d'accepter le fait de vivre une ou des périodes de projets pilotes. Ceci pourrait nous permettre de mettre en perspective les concepts d'un environnement de travail le plus réel possible, mais, en contrepartie, l'employeur devrait accepter le fait que nous puissions mettre de l'avant l'écriture d'une ou des lettres d'ententes assujetties à cette mise en place dite « PILOTE ».

Toutefois, soyez assuré que l'ensemble des sections locales du SCFP, dont le STHQ SCFP 957, est très conscient de l'instauration nécessaire du télétravail en mode longue durée et de manière permanente dans le temps, et c'est à cet effet que nous voulons établir nos bases avec l'employeur. Personne du monde syndical ne s'objecte à cette nouvelle réalité du TÉLÉTRAVAIL, cependant, soyez conscient de l'importance de votre syndicat dans l'établissement, la protection et la défense de vos droits pour l'ensemble de votre environnement de travail incluant bien entendu le volet TÉLÉTRAVAIL.

3-    MOBILITÉ

Avant de m'exprimer davantage sur ce sujet, je vous transmets à nouveau un passage que j'avais écrit dans le MOT DU PRÉSIDENT de juin dernier. Puisque la situation tend encore à s'accentuer alors je vous propose d'en refaire lecture (ci-dessous).Par la suite, vous y retrouverez mes nouveaux commentaires sur le sujet.

Actuellement, il y a une montée assez marquée dans les demandes de mobilité de la part de plusieurs présidences à Hydro-Québec. Bien que notre convention collective contienne la possibilité d'une certaine forme de mobilité par l'application de l'horaire 3-1-3-7, il semble que cette lettre d'entente no 11 à la page 212 de notre convention collective de travail ne fasse pas partie des attentes des différentes divisions d'affaires. Je vous rappelle que les conditions contenues dans cette lettre d'entente sont les seules modalités de mobilité que nous nous soyons entendues avec l'employeur, et qui par le fait même ont été négociées et acceptées par lui-même lors de notre dernier renouvellement de convention collective. De s'y soustraire contrevient au respect et à l'esprit de la convention collective liant les parties. Oui, il est possible qu'Hydro-Québec vous témoigne de sa capacité à appliquer la mobilité en utilisant certaines modalités contenues dans nos articles de convention collective de travail. Cependant, ces articles sont dans notre convention collective depuis que j'ai débuté à Hydro-Québec il y a plus de 32 ans et n'ont jamais fait l'objet d'une surexploitation en ce sens et d'autant plus c'est ce qui explique la nature même de l'établissement de notre lettre d'entente no 11 qui a été convenue. Actuellement, plusieurs demandent sont en cours à différents endroits dans la province et lors de mes interventions, la direction s'empresse de me témoigner que pour eux la mobilité semble très facile à faire dans les centres comme Montréal, Laurentides, Richelieu. Si tel est le cas, nous aimerions vous sensibiliser au fait que cela n'aide en rien notre volonté de vouloir rediscuter de la mobilité avec l'employeur sous peu devant le manque d'intérêt face à la lettre d'entente no 11. Il y a sans aucun doute un meilleur terrain d'entente à trouver qui saura vous satisfaire ainsi que de répondre davantage à certains besoins de l'employeur. Ne rien faire à ce sujet pourrait aussi avoir de fâcheuses conséquences à long terme.

Mis à part le fait que nous sommes en octobre plutôt qu'en juin, la situation demeure la même ainsi que nos préoccupations. Hier encore, j'ai été interpelé sur d'autres demandes de mobilités entre autres en exploitation.

Devant cette réalité pratiquement omniprésente et qui vient miner l'atmosphère de travail de plusieurs d'entre vous, je vous suggère que nous rencontrions l'employeur afin de regarder la situation de face, de manière à mieux analyser les motivations des demandes exprimées et de mieux nous positionner comme organisation syndicale. Par contre, cela demande un effort de votre part, soit celui de prendre un important recul lorsque votre supérieur vous propose une forme de mobilité inhabituelle et en dehors de l'application de la L.E. no 11. Cela vous demande aussi d'avoir l'obligeance de nous le communiquer via votre structure syndicale de manière à ce que vos présidents(te) régionaux puissent nous en faire part.

Les discussions avec l'employeur sur cet enjeu sont très paradoxales puisque, parfois, il mentionne ne pas avoir besoin de mobilités alors que nous recevons des demandes concrètes provenant des unités d'affaires. Nous avons la L.E. 11 qui pourrait servir de référence, mais tout le monde l'évite.

Il faut donc avoir cette rencontre à haut niveau avec l'employeur afin de faire le point. Pour que cette rencontre puisse avoir lieu, et bien, nous avons besoin de votre aide, de votre collaboration, de votre contribution.

Je vous remercie d'avoir pris le temps nécessaire afin de bien comprendre les principaux enjeux dans les trois sujets importants dont je viens de vous entretenir. Il est bien évident qu'il y a beaucoup d'autres préoccupations pour les dirigeants syndicaux du STHQ SCFP 957 en cette ère d'évolution technologique, mais sur ce point, je vous informe qu'il sera à l'ordre du jour de ma rencontre avec Mme Brochu qui devrait se tenir le 20 octobre prochain. Un suivi sommaire de cette rencontre vous sera communiqué.

MERCI DE VOTRE CONFIANCE !

Syndicalement,

  Robert Claveau
  Président
  STHQ 957
  RC\lc (sepb574)